Une joueuse de yoyo de l'antiquité

La version poétique des origines du yoyo voudrait que le premier yoyo ait été créé il y a très longtemps et vraisemblablement en Chine ou en Indonésie. C’est en observant la technique de chasse d’un caméléon qui déroule sa langue pour saisir sa proie que les indigènes auraient eu l’idée d’attacher une pierre à une corde et de l’enrouler autour pour atteindre leur cible.

Plus sérieusement, le yoyo apparait véritablement pour la première fois sur des vases grecs au Vème siècle avant JC.

Un yoyo tel que les Grecs l’utilisaient

Bien que le yoyo ait apparemment été assez répandu dans l’antiquité, il disparait quasi-totalement de la circulation pendant très longtemps pour ne réapparaitre qu’à la fin du XVIIIème siècle en Angleterre. Les Britanniques connaissaient l’objet sous le nom de « bandalore ».

Le petit Louis XVII avec un yoyo

Apporté en France par les émigrés de la Révolution française, il est appelé « émigrant » ou « émigrette », parfois aussi « joujou de Normandie ». A l'époque napoléonienne, il fait partie des jeux à la mode qui sont pratiqués par les enfants de l'aristocratie. Les yoyos sont alors réalisés en verre, en cristal ou en bois précieux (ébène, acajou, merisier) et sont richement ornés d'ambre, de pierres précieuses et de corne.

Un Filipino yo-yo

Le yoyo franchira l’Atlantique pour un premier brevet en 1866, d’autres suivirent jusqu’en 1911. Mais c’est surtout dans les années 20, grâce à Pedro Flores que le yoyo redevient populaire. Son Filipino yo-yo, dont la ficelle enroulée autour de l’axe permet de nombreuses figures, provient tout droit des Philippines. Les artisans Philippins ont acquis un véritable savoir-faire dans la fabrication des yoyos et ce jeu est véritablement devenu un sport national.

Devant l’engouement des plus jeunes, Flores investit dans un atelier afin de fabriquer industriellement ses modèles en bois, jusqu’alors taillés à la main. Mais celui qui va véritablement permettre la diffusion à grande échelle du yoyo est l’américain Donald Duncan qui en 1930, rachète l’entreprise de Flores et dépose par la même occasion le nom de « yo-yo ».

Donald Duncan

C’est également à l’américain Donald Duncan que l’on doit la création des premières compétitions, en 1929. Ces premiers championnats rencontrent un énorme succès puisque aux Etats-Unis, plus de 100.000 personnes y ont participés.

En 1955, Duncan innove et commence à produire des yoyos en plastique par l’intermédiaire de la firme « Flambeau Plastic Company». En 1965, le nom « yo-yo » tombe dans le domaine public et la concurrence s’organise, c’est l’âge d’or du yoyo. Flambeau rachète l’entreprise Duncan mais ne produit plus que les modèles en plastique.

Un yoyo estampillé Coca-Cola

Les années 70 ne connaîtront pas de nouveautés significatives pour la planète yoyo et la yoyo-mania s’essouffle un peu.

Il faudra attendre les années 80 pour assister à un retour en force du yoyo. A la faveur d’énormes campagnes promotionnelles, de grandes marques (Coca-Cola, Sprite, Fanta) se servent de yoyos en plastique comme support marketing.

Yoyo à embrayage (Brain de Yomega)

En 1999, la société japonaise « Bandai » relance la mode du yoyo grâce à une campagne de marketing ciblant les adolescents. Ils distribuent des yoyos dans les écoles, forment des « pros », organisent des concours et des démonstrations de rue. C’est la grande époque du yoyo à embrayage, celui qui tourne librement une fois lancé et qui remonte de lui-même lorsqu’il se met à ralentir.

Yoyo en métal

Mais la grande révolution est déjà en route. Au début des années 2000, l’arrivée de l’aluminium, l’utilisation de roulements à billes performant et le soin apporté à la fabrication des nouveaux modèles permettent d’ouvrir de nouveaux horizons et favorise l’apparition de nouveaux styles de jeux. Les figures deviennent très spectaculaires, leur variété augmente et la pratique du yoyo connait depuis cette révolution un engouement grandissant.